Abstract
The massacres of Chios and the ensuing capture of the Christian orthodox inhabitants of the island constitute a tragic scar on the face of Modern Greek and European History. The peaceful co-existence of the Christian and Muslim communities of the island until 1822, could, in no way, have foreshadowed the disaster that followed. The cultural, economic and intellectual blossoming of Chios, resulting, up to a point, from the privileges granted by the Sultan in 1567, a year after the Ottoman conquest of the island, renders credible the appellation ‘Paradise of the East’, which travelers ascribed to Chios. In this millieu, a special genre of woman was created, «the Chian woman», who, during the events of that period, was to suffer a most tragic fate: the capture and loss of her beloved people. The form of coexistence of the Greeks and Turks of Chios -in all its manifestations- is described in the most vivid and expressive way in the folk songs of the island. The tragedy of the capture of th ...
The massacres of Chios and the ensuing capture of the Christian orthodox inhabitants of the island constitute a tragic scar on the face of Modern Greek and European History. The peaceful co-existence of the Christian and Muslim communities of the island until 1822, could, in no way, have foreshadowed the disaster that followed. The cultural, economic and intellectual blossoming of Chios, resulting, up to a point, from the privileges granted by the Sultan in 1567, a year after the Ottoman conquest of the island, renders credible the appellation ‘Paradise of the East’, which travelers ascribed to Chios. In this millieu, a special genre of woman was created, «the Chian woman», who, during the events of that period, was to suffer a most tragic fate: the capture and loss of her beloved people. The form of coexistence of the Greeks and Turks of Chios -in all its manifestations- is described in the most vivid and expressive way in the folk songs of the island. The tragedy of the capture of the non-combatants, mainly women and children, the relationships between masters and slaves, the attempts at islamization (which was the avowed aim of their masters) are presented through the narrations of the protagonists themselves, leaving no room for doubt, even to the most skeptical researcher, about the reality of the description. At the slave-markets, the selling price varied according to the age, the beauty, the robustness and especially the origin of the human merchandise. We have been watching the captives from the very first moments of their arrest and their transportation to the trade-markets of the big cities of the Οttoman Empire (mainly Smyrna, Constantinople, Alexandria, Cairo), but also further inland to their daily life in the harems and - sometimes- their desperate attempts to escape. Furthermore, we describe the mobilization network for the identification, tracing and liberation of the Chian captives with the assistance of their relatives, the Patriarchates of Contantinople, Alexandria and Antiocheia, the Chian merchants and the Chian communities in Europe as well as with the support of the Philhellenes.The re-integration of the Chian captives back into the life of the homeland is a subject of particular interest and also a parameter which has barely been researched into, due to the scarcity of relevant evidence. The efforts made by Capodistrias and later by Othon as well as the involvement of the Great Powers in the cause of liberating all Greeks captured during the War of Independence are also of particular interest. Despite good intentions, which, in the case of the Great Powers, were undoubtedly linked to their own interests, the results of the efforts for the tracing and liberation of the captives of the Greek War of Independence did not live up to expectations. Unfortunately, slavery was not eliminated in the 19th century; it still exists in the world today victimizing mainly women and children, as if the blood-stained struggles for human rights never took place. We hope that, in this study, our effort to reach the truth through the research and citing of the personal experience of the captives is successful. In conclusion, we believe that the research into the fate of the Chian captives must be carried on, using sources that are not included in this present study. This will complete the picture of captivity or even undo it to a certain extend.
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Abstract
Le massacre de Chios et la captivité massive de la population orthodoxe de l'île qui a suivi constituent une page sombre dans l'histoire récente de la Grèce, mais aussi de l'Europe. La coexistence pacifique entre les Chrétiens et les Musulmans habitants de l'île jusqu'en 1822 ne pouvait pas laisser prévoir une telle catastrophe. Le développement culturel, économique et intellectuel de Chios constitue le résultat, jusqu'à un certain point, des privilèges accordés par le Sultan en 1567, un an après la conquête Ottomane. Conformément aux textes des voyageurs, l' île de Chios se caractérise comme «le Paradis de l'Orient ».
C'est dans ce climat qu' est née la femme de Chios, (la) «Chiotissa», un type particulier de femme, qui, durant les évènements de 1822 subira le sort le plus tragique. La coexistence entre Grecs et Turcs au cours de ces évènements a été décrite de manière vivante et authentique dans les chansons populaires de Chios. La tragédie de l'esclavage de la population grecque ...
Le massacre de Chios et la captivité massive de la population orthodoxe de l'île qui a suivi constituent une page sombre dans l'histoire récente de la Grèce, mais aussi de l'Europe. La coexistence pacifique entre les Chrétiens et les Musulmans habitants de l'île jusqu'en 1822 ne pouvait pas laisser prévoir une telle catastrophe. Le développement culturel, économique et intellectuel de Chios constitue le résultat, jusqu'à un certain point, des privilèges accordés par le Sultan en 1567, un an après la conquête Ottomane. Conformément aux textes des voyageurs, l' île de Chios se caractérise comme «le Paradis de l'Orient ».
C'est dans ce climat qu' est née la femme de Chios, (la) «Chiotissa», un type particulier de femme, qui, durant les évènements de 1822 subira le sort le plus tragique. La coexistence entre Grecs et Turcs au cours de ces évènements a été décrite de manière vivante et authentique dans les chansons populaires de Chios. La tragédie de l'esclavage de la population grecque de l’ île, en particulier des femmes et des enfants, le rapport entre les propriétaires et leurs esclaves et leurs efforts de convertir la majorité à l'islamisme apparaissent à travers les récits des protagonistes eux-mêmes. Ainsi reste-t-il peu de doute concernant la vérité que ces récits contiennent, même pour les chercheurs les plus méfiants. Les prix des captifs varient selon l'âge, la beauté physique, la constitution corporelle et, naturellement, l'origine. On peut suivre les prisonniers depuis le moment de leur arrestation, lors de leur transfert aux marchés d'esclaves dans les grands centres de l'Empire Ottoman, en particulier à Smyrne, à Constantinople, en Alexandrie, au Caire et aussi à l'intérieur des terres. On peut également constater leur vie quotidienne dans les harems et, dans certains cas, leurs efforts désespérés d'évasion.
Par ailleurs on peut suivre le réseau de mobilisation pour l’identification et la libération des captifs de Chios grâce au secours de leurs parents, mais aussi à celui des Patriarcats de Constantinople, d' Alexandrie et d' Antioche; sans oublier l'aide des commerçants -grecs et étrangers-, ainsi que des Grecs de la Diaspora et des Philhellènes. La réintégration des anciens captifs dans leur pays d'origine présente un intérêt particulier et constitue un sujet qui a été peu étudié faute de matériel d'origine. Les efforts de Capodistrias et plus tard d' Othon, ainsi que la contribution des Grandes Puissances à la libération de tous les captifs grecs durant la lutte de l'Indépendance s’avèrent remarquablement intéressants. Mais, malgré les bonnes intentions des Grandes Puissances, étant incontestablement liées à leurs intérêts, les résultats de l’identification et de la libération des prisonniers n'ont pas atteint les objectifs initiaux.
Malheureusement l'esclavage comme phénomène n' a pas été aboli au XIXe siècle, mais il continue à exister jusqu'à nos jours sous d’ autres formes. Malgré les luttes sanglantes à fin de garantir les Droits de l' Homme, les femmes et les enfants en sont souvent les victimes principales. Nous considérons que notre effort de nous approcher de la vérité à travers les expériences vécues des témoins oculaires a été atteint jusqu'à un certain point. Nous sommes toutefois convaincus que la recherche du sort des captifs grecs originaires de Chios doit être poursuivie à travers des sources qui n'ont pas été comprises dans la présente étude. Ces sources peuvent compléter l'image de l'esclavage ou bien partiellement la renverser.
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